Le Cardinal Tagle appelle à une Eglise qui guérisse et sauve
Les diacres devraient guérir les blessures
CID). Le service auprès de la communauté mondiale doit être le résultat de la mission confiée par Jésus-Christ, qui s’est donné à l’homme, jusqu’aux ultimes conséquences. « Servir l’homme signifie, s’abaisser et non pas s’élever ».
A tous les chrétiens baptisés, le cardinal Tagle, qui est également Président de Caritas
Internationalis, a demandé d’avoir une attitude fondamentale de service. Les diacres en particulier, mais aussi tous les responsables d’Église, devraient servir la communauté et, de parce qu’ils sont chrétiens, soigner les blessures provoquées lors de relations entre humains. Lors de l’ordination des évêques, l’archevêque de Manille a recommandé de leur offrir en cadeau « une bassine, de l’eau et une serviette » pour rappeler aux ordonnés, la mission que leur confie Jésus, de s’abaisser et de laver les pieds des pauvres, des malades et des marginalisés.
Le cardinal décrit l’individualisme généralisé comme cause de la diminution de la compassion et a pris comme exemples le racisme, la xénophobie et la discrimination ethnique et religieuse. « L’individualisme est l’une des raisons pour lesquelles des hommes deviennent invisibles ». C’est par de telles exclusions et aliénations, que la communauté humaine est blessée et a besoin de guérison. Cela affecte également l‘économie mondiale, a déclaré Tagle. La richesse mondiale se concentre, à un rythme rapide, dans de moins en moins de mains, alors que le plus grand nombre de personnes dans le monde doivent vivre dans la pauvreté. « S’agit-il vraiment d’une croissance ? », demanda le cardinal, « ou n’est-ce pas plutôt une injustice légitimée? »
Tagle a appelé à une nouvelle «culture de rencontre», dans laquelle les exclus seraient considérés et leurs blessures prises en compte. En ce qui concerne les souffrants de toutes sortes, la phrase suivante pourrait être la plus motivante : «Ce pourraient être mes parents, mes frères et sœurs ou mes amis». Selon le cardinal, ce n’est pas alors une question d’attention et de prévenance de haut vers le bas, mais de solidarité entre sœurs et frères. Il s’agit de donner et de recevoir. « Les pauvres peuvent nous enseigner ce qui manque au système dominant ».
Uwe Renz, attachée de presse du Diocèse de Rottenburg-Stuttgart